Une personne qui vous tient à cœur est peut-être atteinte de démence

Questions et stratégies pour vous aider à engager une conversation de soutien lorsqu’une personne qui vous tient à cœur est peut-être atteinte de démence.

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Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.

Que remarquez-vous ?

Une personne qui vous tient à cœur semble avoir des problèmes de fonctionnement cognitif. Vous remarquez peut-être des oublis, notamment de la difficulté à préparer un repas ou l’oubli du bon mot à utiliser pendant la conversation. Vous remarquez peut-être parfois qu’elle est désorientée, ne sait pas quel jour de la semaine on est ou se perd dans un endroit familier. Parfois, vous pourriez remarquer qu’elle fait preuve d’un manque de jugement, par exemple en portant les mauvais vêtements par temps froid ou en plaçant les objets à l’endroit où ils ne vont habituellement pas (p. ex., en mettant un fer à repasser dans le congélateur). Ou peut-être observez-vous que son humeur est de plus en plus instable et qu’elle oscille rapidement vers la frustration ou l’accablement.

Que devez-vous savoir?

La démence est l’un des problèmes les plus courants chez les adultes âgés. La démence n’est pas une maladie en particulier; c’est un terme général utilisé pour décrire tout problème de fonctionnement cognitif (comme la mémoire) qui est suffisamment grave pour nuire à la vie quotidienne. Par exemple, la maladie d’Alzheimer est un type de démence bien connu.

La démence est causée par des lésions aux cellules cérébrales. Souvent, cela ne peut être évité, car nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui a causé la démence d’une personne. Il y a aussi des facteurs de risque pour la démence – y compris l’âge, la race et la génétique, qui ne peuvent être contrôlés.

Pour rester conscient des signes potentiels de démence, examinez les signes précurseurs, car une identification précoce est bénéfique pour son traitement à long terme.

De quoi devez-vous tenir compte?

Les diagnostics de démence sont souvent accueillis avec crainte et détresse, tant pour la personne concernée que pour ceux qui s’en occupent. Nous vivons dans un monde qui valorise les capacités cognitives, et il peut être difficile d’imaginer vivre correctement avec un fonctionnement cognitif altéré. La valeur accordée au fonctionnement cognitif contribue aussi à la stigmatisation de la démence, qui influence la perception des personnes atteintes de démence comme étant difficiles à comprendre et dotés d’un comportement difficile à gérer.

Bien qu’une personne atteinte de démence puisse se comporter et fonctionner différemment de ce qu’elle faisait avant l’apparition de la maladie, cela ne signifie pas qu’elle ne peut pas mener une vie satisfaisante ou qu’elle ne souhaite pas avoir de relations étroites. Les personnes atteintes de démence ont encore des capacités émotionnelles et relationnelles qui, lorsqu’elles sont stimulées, leur procurent un sentiment de bien-être. Des facteurs comme se sentir en sécurité, avoir un sentiment d’appartenance et se sentir valorisé aident une personne à se sentir bien dans la vie. Cela signifie que les relations sont essentielles pour aider les personnes atteintes de démence à se sentir et à vivre bien.

Si vous pensez qu’une personne est atteinte de démence ou qu’elle en souffre, tenez compte de ce qui suit : le comportement difficile d’une personne atteinte de démence est souvent le résultat d’un besoin non satisfait qu’elle n’a pas pu communiquer clairement. Un comportement de frustration, insensible ou irrespectueux envers une personne atteinte de démence ne lui permet pas de se sentir en sécurité, comprise ou soutenue. Dans vos interactions avec une personne atteinte de démence, faites preuve d’empathie à l’égard de ce que l’on peut ressentir lorsqu’on est confus ou incapable de communiquer clairement. Soyez ouvert à la découverte de ses besoins et à la manière de lui offrir votre soutien à ce moment-là.

Vous souhaitez engager une conversation de soutien?

Adoptez un état d’esprit adéquat

Entamez la conversation dans un esprit de soutien. Assurez-vous de ne pas laisser votre intention cachée jouer un rôle, par exemple de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « accusatif », comme « vous faites toujours... ». Elles peuvent donner à la personne le sentiment d’être jugée ou dévalorisée. Soyez curieux et abordez la conversation en partant du principe que vous ne savez rien de ce que vit cette personne.

Questions pour vous aider à vérifier votre état d’esprit :

  • Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
  • Comment puis-je éviter que mes hypothèses n’interviennent dans la conversation et apporter mon soutien ?
  • Qu’est-ce que j’espère obtenir en engageant cette conversation?
  • Comment puis-je empêcher mes propres désirs de résultat d’interférer avec ma capacité à apporter du soutien?

Repérage

Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez- lui des questions à leur sujet, mais n’ajoutez pas vos propres hypothèses ou opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, vous risquez de décourager la personne de poursuivre la conversation.

Exemples d’amorces de conversation de « repérage » :

  • J’ai remarqué que vous semblez parfois avoir des difficultés à trouver des articles ménagers courants. Vous sentez-vous bien? Avez-vous remarqué que cela se produit plus souvent? »
  • « Aujourd’hui, vous sembliez avoir de la difficulté à vous souvenir du jour de la semaine ou du mois. J’ai remarqué à quel point vous étiez frustré. Voulez-vous en parler? »
  • « Vous avez mentionné avoir l’impression que votre humeur change beaucoup. Cela semble difficile à vivre. J’aimerais en savoir plus sur ce que vous vivez. »

Préparation de l’intervention

Toutes les conversations de soutien ne débouchent pas sur une compréhension de la manière dont vous pouvez intervenir. Rappelez-vous que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre les besoins et les souhaits de la personne et de savoir si elle est prête à accepter de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à réagir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.

Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :

Certaines personnes n’aiment pas qu’on leur demande ce qu’elles ressentent ou pourquoi elles se comportent différemment. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien» ou « Cela ne vous regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez répéter votre préoccupation et laisser la possibilité à la personne de communiquer avec vous plus tard et de vous parler lorsqu’elle sera prête.

Vous pourriez dire :

  • « Je m’inquiétais pour vous et je voulais en savoir plus. Si vous dites que vous allez bien, je vous fais confiance. Si cela change, je suis là pour vous soutenir si vous avez besoin de moi ».

Si la conversation de soutien s’arrête, vous devriez vous sentir bien d’avoir repéré la situation et de vous être renseigné sur son bien-être. Essayez de ne pas prendre sa réponse ou son ton de manière personnelle, même si la conversation ne mène nulle ne part. Il faut du courage pour entamer ce type de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer une personne à reconnaître ou à modifier son comportement.

Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :

Si la personne confirme qu’elle se sent différente ou que les circonstances de sa vie ont changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.

La déclaration suivante pourrait être :

  • « Dites-m’en plus. Je veux mieux comprendre ce que vous vivez. »

Continuez à suivre les directives ci-dessous pour engager une conversation de soutien.

Poursuite de la conversation

Écoute

Soyez à l’écoute pour déceler si la personne se sent mal soutenue ou a l’impression que ses besoins ne sont pas satisfaits. Lorsqu’elle a fini de parler, validez ce que vous avez entendu en reformulant son intervention et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.

Exemples d’« écoute » au cours de la conversation :

  • « Je comprends que vous vous sentez frustré ces derniers jours, car vous ne trouvez pas souvent certains articles, comme des clés ou des lunettes de soleil. »
  • « On dirait que vous remettez en question votre fonctionnement cognitif, car vous constatez parfois que vous ne vous souvenez pas de certains mots ou de la journée. Est- ce bien ce que vous dites? »
  • « Vous avez dit l’autre jour que vous vous sentiez désorienté et que vous ne saviez pas comment rentrer à la maison, ce qui vous a fait peur, est-ce exact? »

Mention des points forts

Mentionnez et soulignez les points forts que vous constatez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve face à la situation dont elle vient de vous faire part.

Exemple de « mention des points forts » au cours de la conversation :

  • « Je suis très heureux que vous m’ayez fait part de ce que vous avez vécu. Il n’est pas facile de le dire quand on se sent différent ou quand on constate que son fonctionnement a changé. Il faut du courage pour être capable d’en prendre conscience et d’en parler, et surtout de commencer à s’attaquer aux changements l’on vit. »

Mesures de soutien

Déterminez le soutien auquel la personne est ouverte et aidez-la à trouver les ressources appropriées. N’insistez pas pour qu’elle obtienne un soutien ou des ressources dont elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.

Exemples d’« identification de mesures de soutien » dans la conversation :

  • « Vous avez cerné le besoin de prendre conscience d’un changement dans votre fonctionnement cognitif, alors comment puis-je vous soutenir au mieux en ce moment? » *
  • « Je peux vous aider à trouver des ressources susceptibles de contribuer à régler ce problème, ou bien nous pouvons résoudre le problème ensemble au cours des prochaines étapes. Qu’est-ce qui serait utile? »

* Remarque : Si votre soutien est limité, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, discutez de ce qu’il est réaliste de faire tous les deux pour apporter des changements dans la vie de la personne.

Établissement d’un plan d’action

Établissez un plan d’action avec la personne pour tirer parti de ses points forts et assurez un suivi régulier, en ajoutant des ressources supplémentaires lorsqu’elle est prête. Expliquez clairement le calendrier et la manière dont vous le soutiendrez.

Exemple d’« établissement d’un plan d’action » dans la conversation :

  • « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation. Vous avez mentionné quelques points sur lesquels vous vouliez agir. Je vous enverrai mon offre de soutien au cours de la semaine prochaine. »

Merci de votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui montre à votre ami ou à votre proche que vous avez remarqué son état et que vous vous souciez de lui. En vous montrant concerné, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer comme ça ou aborder certains problèmes dans sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours qui nécessitera l’aide de services de soutien ou de professionnels supplémentaires.

Ressources supplémentaires

Pour être un soutien efficace, vous devez mieux comprendre ce que vit votre proche ou votre ami(e). Consultez ces ressources pour avoir une meilleure idée de ce qu’il ou elle vit :

Pour les dirigeants qui essaient d’aider les employés, consultez :

Contributors include.articlesJessica GrassMary Ann BayntonÉquipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale de 2022 à aujourd’hui

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