Une personne qui vous est chère est peut-être aux prises avec une dépendance

Questions et stratégies pour vous aider à engager une conversation de soutien lorsqu’une personne qui vous est chère est peut-être aux prises avec une dépendance.

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Ce sujet fait partie d’une série de sujets de la bibliothèque de conversations de soutien. Avant d’engager la conversation, passez en revue les directives, y compris ce que vous devez faire si vous vous inquiétez pour la sécurité d’une autre personne.

Que remarquez-vous?

Vous remarquez qu’une personne qui vous est chère est peut-être dépendante. Elle a des blessures fréquentes et se trouve dans des situations qu’elle ne peut pas expliquer. Peut-être remarquez-vous des changements d’humeur importants, allant de l’irritabilité à une tristesse extrême. Peut-être a-t-elle aussi des problèmes relationnels ou est-elle confuse quant à la manière dont elle dépense ses revenus, car elle ne semble pas s’occuper des choses essentielles de la vie. Il est possible qu’elle ait aussi une forte envie de consommer fréquemment cette substance et qu’elle ne parvienne pas à en retarder la consommation.

Que devez-vous savoir?

La dépendance est définie comme un comportement qui échappe à tout contrôle. Les raisons pour lesquelles les gens consomment des substances vont du désir de se sentir bien, d’améliorer leurs performances ou d’assouvir leur curiosité, probablement sous l’influence des pairs ou la perception d’un modèle. La consommation excessive de substances n’est pas bonne pour la santé, car elle peut modifier les fonctions cérébrales et altérer le jugement, la prise de décision, l’apprentissage, la mémoire et le contrôle du comportement. Une lutte précoce contre la consommation excessive de substances peut contribuer à réduire l’effet à long terme des dommages causés au cerveau et au corps et d’autres maladies évitables. La présence des 4 C est un moyen de déterminer si une personne a une dépendance :

  • un état de besoin constant;
  • une perte de contrôle de la consommation;
  • une utilisation compulsive;
  • un maintien de la consommation malgré ses conséquences.

* Adaptation de : « Addiction », CAMH, 2020

De quoi devez-vous tenir compte?

Certaines personnes peuvent penser que leur consommation de substances psychoactives ne constitue pas un problème. Bien que cela puisse être perçu comme un déni, cela peut aussi être le résultat d’un manque de compréhension ou d’éducation sur le sujet. Comme la substance a un effet positif sur l’humeur ou les performances d’une personne après sa consommation, il peut être difficile pour elle d’envisager les effets négatifs à long terme de cette substance sur son cerveau et son corps. Nous voulons naturellement éviter les sentiments de malaise, et une substance peut apporter un soulagement, ce qui crée une situation confuse pour l’individu désireux de soulager sa douleur physique ou mentale à court terme. Au lieu de s’attaquer à la consommation de la substance, essayez de comprendre pourquoi cette personne en consomme afin de lui venir en aide.

Engagement d’une conversation de soutien

Adoptez un état d’esprit adéquat

Engagez la conversation dans un esprit de soutien. Soyez attentif à vos propres intentions cachées, comme le fait de vouloir corriger ou influencer la personne. Évitez les déclarations du type « vous », par exemple : « vous faites toujours... ». Elles donnent souvent à la personne le sentiment d’être jugée ou critiquée. Soyez curieux et gardez à l’esprit que vous ne savez rien de ses expériences.

Questions pour vérifier votre état d’esprit :

  • Quelles sont mes hypothèses sur cette situation?
  • Comment vais-je exclure ces hypothèses de la conversation et me montrer conciliant?
  • Qu’est-ce que j’espère accomplir en engageant cette conversation?
  • Comment puis-je éviter que ma soif de résultat n’interfère avec ma capacité à apporter du soutien?

Relevez

Relevez les changements de comportement qui ne sont pas typiques de la personne et posez-lui des questions à leur sujet. Ne formulez pas d’hypothèses ou d’opinions sur les raisons de ces changements. Si vous vous trompez, la personne peut être découragée de poursuivre la conversation.

Exemples d’amorces de conversation pour signaler une anomalie :

  • « Il semble que tu aies plus de blessures ces derniers temps. Je suis inquiet. Peux-tu m’en dire plus à ce sujet? »
  • « J’ai remarqué que ton humeur fluctue beaucoup ces derniers temps. Est-ce que tu te sens bien? Je suis inquiet pour toi. »

Préparation de l’intervention

Toutes les conversations de soutien ne permettent pas de comprendre comment vous pouvez aider une personne. N’oubliez pas que l’objectif d’une conversation de soutien est de comprendre ses besoins et souhaits, et aussi de savoir si elle est disposée à recevoir de l’aide. Les lignes directrices ci-dessous peuvent vous aider à vous préparer à intervenir lorsque la personne est ouverte ou non à une discussion.

Lorsque la personne ne semble pas ouverte à la discussion – une réponse de fermeture :

Tout le monde n’est pas à l’aise pour répondre à des questions sur ses sentiments ou sur les raisons de son changement de comportement. Vous pouvez obtenir des réponses évasives, comme « Je vais bien » ou « Ça ne te regarde pas ». Dans ce cas, vous pouvez réitérer votre préoccupation et leur laisser une ouverture à laquelle ils pourront avoir recours lorsqu’ils seront prêts.

  • « Je m’inquiétais pour toi et je voulais savoir ce qui ne va pas. Si tu dis que tu vas bien, je te fais confiance. Si la situation change, je suis là pour te soutenir si tu as besoin de moi. »

Si la conversation de soutien s’arrête là, vous devriez vous sentir bien d’avoir remarqué le problème de la personne et de vous être informé de son bien-être. Essayez de ne pas vous sentir personnellement concerné par la réponse ou le ton, même si la conversation ne mène nulle part. Il faut du courage pour engager ce genre de conversation, et il ne vous appartient pas de forcer cette personne à remarquer ou à modifier son comportement.

Lorsque la personne semble être ouverte à la discussion – une réponse d’ouverture :

Si la personne confirme que ses sentiments ou les circonstances de sa vie ont effectivement changé, vous avez réussi à engager une conversation de soutien.

Vous pourriez alors poursuivre en ces termes :

  • « Dis-m’en davantage. Je veux mieux comprendre ce que tu vis. »

Continuez à vous conformer aux lignes directrices ci-dessous pour engager une conversation de soutien.

Poursuite de la conversation

Écoutez attentivement

Écoutez attentivement si la personne ne se sent pas soutenue ou ne parvient pas à satisfaire ses besoins. Lorsqu’elle a fini de parler, assurez-vous d’avoir bien entendu en reformulant sa déclaration et en lui demandant si vous l’avez bien comprise.

Exemples d’« écoute attentive » dans la conversation :

  • « Je comprends que tu trouves que la consommation des substances aide à soulager certains des sentiments inconfortables que tu ressens et que tu ne connais aucun autre moyen de les soulager. C’est bien cela? »

Mettez en évidence les points forts

Mettez en évidence les points forts que vous voyez chez la personne. Il peut s’agir, par exemple, du courage ou de la persévérance dont elle a fait preuve pour faire face à la situation qu’elle vient de vous exposer.

Exemple de « mise en évidence des points forts » dans la conversation :

  • « Merci pour cette information. Je ne savais pas que tu vivais cette situation et que tu surmontais cela tout seul. Cela a dû être très pénible. »

Déterminez le soutien

Déterminez le soutien que la personne souhaite obtenir et indiquez-lui les ressources pertinentes. N’insistez pas sur le soutien ou les ressources qu’elle ne veut pas ou qu’elle n’est pas prête à accepter.

Exemples de « détermination du soutien » dans la conversation :

  • « Tu as souligné la nécessité de trouver un moyen de gérer tes sentiments de malaise liés à la consommation de substances; alors, comment puis-je t’aider au mieux en ce moment? »
  • « Je peux t’aider à trouver des ressources pour résoudre ce problème. Cela te serait-il utile? »

*Remarque : Si vous avez des limites sur la façon dont vous pouvez apporter votre soutien, soyez précis sur ce que vous pouvez faire. L’offre de soutien doit être réaliste et correspondre à vos propres capacités et au temps dont vous disposez. Sinon, parlez de ce qu’il est réaliste pour vous deux de faire en ce moment pour créer un changement dans la vie de la personne.

Élaborez un plan d’action

Élaborez un plan d’action avec la personne pour exploiter ses points forts. Ensuite, faites un suivi régulier et ajoutez d’autres ressources lorsqu’elle est prête. Donnez un calendrier précis ou expliquez comment vous allez la soutenir. 

 Exemple d’« élaboration d’un plan d’action » dans la conversation :

  • « Je suis très heureux que nous ayons eu cette conversation, dans laquelle tu as mentionné quelques éléments que tu souhaites explorer pour créer un changement dans ta vie. Je te ferai part de mon offre de soutien durant la semaine prochaine. »

Merci pour votre soutien! Vous avez pris le temps d’apprendre à engager une conversation qui permet à votre proche ou ami de savoir que vous faites attention à lui et que vous vous souciez de son bien‑être. En montrant votre intérêt, vous pouvez l’aider à évaluer s’il doit continuer dans la même voie ou apporter des changements à certains éléments de sa vie. Pour certains, cela peut être le début d’un parcours nécessitant une aide supplémentaire de services de soutien ou de professionnels.

Ressources supplémentaires

Pour être un soutien efficace, il est utile de mieux comprendre ce que vit votre proche ou ami. Consultez ces ressources pour mieux cerner le contexte de leurs expériences :

Pour les dirigeants qui essaient d'aider les employés, consultez :

Contributors include.articlesIris the DragonJessica GrassMary Ann Baynton

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