Intervenir auprès de la personne qui pleure ou se plaint

Beaucoup de personnes se sentent mal à l’aise devant des démonstrations émotives de ce genre. Apprenez à y répondre d’une manière plus efficace.

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Pourquoi c’est important

Si vous avez de la difficulté à accepter vos propres larmes ou à vous asseoir près d’une personne qui pleure, il est important de comprendre pourquoi et de trouver une façon d’offrir une réponse plus efficace.

Réprimer ses émotions peut causer des souffrances physiques et psychiques. Se couper de ses émotions peut également susciter une réaction exagérée ou inappropriée par rapport à la situation en cause. En acceptant le fait qu’il est normal de pleurer et en s’attardant au problème sous-jacent plutôt qu’au comportement, il devient plus facile de faire face à ce genre de situations et d’offrir du soutien.

Regardons quelques exemples.

Exploration et réflexion

Comme tout comportement, pleurer et se plaindre sont des moyens de satisfaire des besoins. Pour en apprendre davantage à ce sujet, cliquez ici. En cherchant à découvrir le besoin que la personne essaie de satisfaire, nous réagissons aux pleurs et aux plaintes comme nous le ferions à la plupart des réactions émotives – en cherchant à comprendre le point de vue de l’autre personne.

De nombreuses raisons expliquent qu’on ressente un malaise face à une personne qui pleure ou se plaint. Réfléchissez à ce que cette situation suscite en vous et voyez si vos pensées ressemblent à ceci :

  • Cette personne essaie de manipuler mes émotions pour que j’aie pitié d’elle, et cela m’irrite.
  • Cette personne doit me croire responsable de son état, alors je réagis défensivement.
  • J’ai peur que cette personne soit fragile. Mes paroles ou mes actions pourraient faire déborder le vase, alors je me sens paralysé.

Dans ces exemples, vos pensées deviennent des suppositions qui influenceront ensuite votre réponse. Dans ces cas particuliers, vous pourriez devenir condescendant, en colère ou irrité, vous mettre sur la défensive ou argumenter, ou encore, avoir peur de dire ou de faire quoi que ce soit. Aucune de ces réactions n’aidera probablement l’autre personne.

Que faire si la personne pleure souvent?

Il est normal de pleurer, quel que soit l’âge. Certaines personnes ont appris à réprimer leurs larmes presque en tout temps, et d’autres pleurent très facilement. Cela peut dépendre de l’état émotif, de l’éducation reçue, de certains médicaments ou problèmes de santé, de la tolérance à la douleur ou du degré de détresse.

Face à une personne qui pleure facilement, vous pourriez poser la question suivante : « Que souhaiterais-tu que je fasse lorsque tu pleures? Quelle réaction de ma part t’aiderait le plus? » Il y a de nombreux avantages à poser cette question :

  • Vous reconnaissez qu’il est difficile pour cette personne de retenir ses larmes.
  • Vous pouvez réduire le stress et la pression que vit la personne qui se retient de pleurer, ce qui, ironiquement, diminue la probabilité qu’elle pleure.
  • Vous recevrez des directives claires de sa part – qu’il s’agisse de lui offrir un mouchoir, de faire une pause dans la conversation, de demander ce qui ne va pas ou simplement de continuer à parler pendant qu’elle pleure – ce qui diminuera votre anxiété et votre malaise.

Que faire si la personne se plaint souvent?

Les plaintes représentent un comportement qui peut être difficile à gérer ou à éviter. Vous pensez être une personne qui ne se plaint jamais? Pensez à la dernière situation où une personne proche de vous n’écoutait pas ce que vous lui disiez. Il y a des chances que vous ayez baissé la voix et parlé sur un ton accusateur, culpabilisant ou plaintif. Chez certaines personnes, les plaintes forment un comportement appris. D’autres se plaignent lorsqu’elles ne se sentent pas entendues, incluses ou comprises. Comme pour les larmes, si vous cherchez à découvrir la raison du changement de ton au lieu de réagir au son, vous adopterez une réponse plus efficace.

Pour interagir avec une personne qui se plaint souvent, essayez l’une des approches suivantes :

  • Validez l’émotion sous-jacente tout en mettant des mots sur le comportement : « Vous semblez contrarié par cette situation. Je peux l’entendre dans votre voix. » Le fait d’attirer l’attention sur le ton de voix suffit souvent à mettre un terme aux plaintes.
  • Proposez une pause : « Je veux en discuter avec vous. Prenons une pause et retrouvons-nous dans 5 minutes pour voir quelles sont vos pistes de solution. »
  • Suggérez une approche différente : « Prenez quelques minutes pour écrire vos préoccupations. La conversation sera moins stressante puisque nous aborderons un point à la fois. Soyez aussi objectif et factuel que possible. »

Réaction d’irritation

Une collègue vous demande une rétroaction sur un rapport. Vous lui donnez votre avis, lequel inclut une critique. Elle se met à pleurer et vous vous sentez irrité par ce manque de professionnalisme.

Réponse moins efficace

Vous dites : « Si vous ne vouliez pas mon avis, vous n’auriez pas dû le demander. »

Réponse plus efficace

Vous vous interrogez sur la cause d’une réaction aussi émotive et demandez gentiment : « Que ressentez-vous en ce moment? » Vous apprendrez peut-être que la personne doute d’elle-même, qu’elle traverse une période de grand stress ou qu’elle a un problème de santé physique ou mentale. Cette éventualité est d’autant plus possible si la personne n’a pas l’habitude de réagir par des pleurs.

Réaction de culpabilité

Vous dites à un ami que vous ne pouvez aller à sa fête. Il commence à pleurer et à se plaindre que vous ne venez jamais aux fêtes qu’il organise. La vérité, c’est que vous n’aimez pas les fêtes.

Réponse moins efficace

Vous vous mettez sur la défensive. Vous dites qu’il ne tient jamais compte de votre emploi du temps. Vous lui parlez de votre grosse semaine de travail – vous êtes occupé et avez beaucoup de responsabilités. En fait, vous êtes libre à l’heure proposée, mais vous ne voulez pas vous sentir coupable de son état.

Réponse plus efficace

Votre ami souhaite manifestement vous voir à sa fête. C’est un compliment pour vous. Votre honnêteté sera plus profitable à la relation qu’une attitude défensive. Par exemple, vous pourriez dire : « Ça me fait plaisir que tu m’invites à ta fête. À vrai dire, j’aime ta compagnie, mais je n’aime pas beaucoup les rassemblements. Fixons un moment pour se voir tous les deux. »

Réaction de peur

Votre amie sanglote sur la rupture d’une relation, et vous craignez qu’elle soit en dépression.

Réponse moins efficace

Vous dites que l’autre personne est méchante, même si vous ne croyez pas que ce soit le cas. Ou vous vous assoyez maladroitement près d’elle pour lui tapoter l’épaule tout en souhaitant pouvoir vous sauver.

Réponse plus efficace

Prenez une profonde respiration et remplacez votre peur par la question suivante : « Que puis-je faire pour t’aider en ce moment? » En l’accompagnant simplement dans ses émotions et ses désirs, vous risquez moins de dire ou de faire la mauvaise chose. Si la personne est ouverte à recevoir de l’aide, vous pouvez l’orienter vers des ressources en matière de santé.

Réaction

Renseignez-vous sur vos déclencheurs émotionnels pour être mieux en mesure de choisir vos réponses.

Référence

  1. Hendriks, M., Croon, M. et Vingerhoets, A. « Social reactions to adult crying: the help-soliciting function of tears », The Journal of Social Psychology, 2008, vol. 148, no1, p. 22-42.
  2. Rydé, K. et Hjelm, K. « How to support patients who are crying in palliative home care: An interview study from the nurses’ perspective », Primary Health Care Research & Development, 2016, vol. 17, no5, p. 479-488.
Contributors include.articlesL’équipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale 2007-2021Mary Ann Baynton

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