Comprendre la colère

Apprenez à comprendre l’émotion afin d’être mieux placé pour faire face à la colère en vous et chez les autres.

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Pourquoi c’est important

La colère peut être déclenchée par des choses très diverses. La colère est essentiellement une réaction à une injustice imaginaire ou réelle. Nous croyons qu’une personne nous a fait, ou menace de nous faire, du mal, que ce soit à nous-mêmes ou à une personne à qui nous tenons. Le préjudice, dans ce cas, ne renvoie pas uniquement à une blessure physique, mais aussi à d’autres types de blessures psychologiques ou sociales, comme une diminution de la fierté ou une réputation ternie. Dans des environnements fondés sur le mérite comme un milieu de travail, les menaces réelles ou imaginaires à la manière dont les gens nous perçoivent peuvent facilement être source de colère. Ces menaces peuvent viser notre réputation, notre loyauté ou notre fiabilité. 

La colère est une réaction normale à une situation qui semble injuste. Pouvoir cerner et aborder une telle situation injuste est la saine raison d’être de cette émotion. 

Le défi de la colère consiste à gérer comment nous nous sentons et comportons quand on la ressent. 

Il est utile pour nous d’essayer de parfaitement comprendre la colère afin de s’occuper des personnes qui la ressentent ou qui en sont à l’origine. 

Il est important de comprendre les caractéristiques de la colère quand on les gère : 

  1. Hypothèses – La colère peut être liée à des choses qui ont eu lieu et à nos conjonctures et hypothèses à propos de personnes ou de situations. Nous sommes parfois en colère, par exemple, quand nous supposons tout simplement que d’autres personnes ont de mauvaises intentions à notre égard. 
  2. Pensées – Les pensées associées à la colère peuvent présenter des éléments liés à un reproche ou à un jugement. Par exemple : 
    • « Ils m’ont poussé à faire cela, c’est donc de leur faute. » 
    • « Elle est tellement égoïste. » 
    • « Il n’aurait pas dû faire cela. » 
  3. Exagération – Les pensées empreintes de colère peuvent avoir des répercussions plus importantes lorsqu’elles sont formulées ou imaginées de façon extrême. Par exemple : « Mon projet tombe complètement à l’eau » ou « Ils ne comprennent jamais rien ». Chacune de ces pensées est probablement une exagération de la même manière que les affirmations « tu […] toujours » et « tu ne […] jamais » sont rarement vraies. 
  4. Négativité – La colère peut monter de plusieurs crans quand les gens s’appesantissent continuellement sur des images et des pensées négatives au sujet de la situation ou de l’événement. Concentrer son attention sur une colère non résolue est semblable à jeter de l’huile sur un feu. 
  5. Agressivité passive – Une personne peut exprimer sa colère passivement au moyen de remarques sarcastiques ou intentionnellement ambiguës. Une agressivité passive a tendance à se manifester quand nous estimons qu’il n’est pas sécuritaire d’exprimer ouvertement notre colère. Cela peut se produire quand nous sommes en colère contre un symbole d’autorité, par exemple un patron, un parent ou un enseignant. 
  6. Rage – Certaines personnes n’arrivent pas à gérer leurs émotions quand elles sont en colère. Elles peuvent alors se montrer agressives ou violentes, tant verbalement que physiquement. 
  7. Colère accumulée – Un incident passé peut alimenter la colère. Une réaction de colère peut sembler disproportionnée par rapport à la situation en cause. Elle peut avoir un lien avec des incidents ou des expériences qui se sont produits dans le passé. Par exemple, une personne ayant fait l’objet de plaisanteries à maintes reprises par le passé peut réagir de manière excessive à une plaisanterie en apparence anodine. 

Il peut également être important de comprendre que la colère peut s’accompagner de changements physiologiques involontaires qui nous permettent d’attaquer l’autre ou de nous défendre contre les menaces. L’expérience de la colère diffère d’une personne à l’autre, mais elle implique généralement des réactions physiologiques comme les suivantes : 

  • Hausse de la tension artérielle, ce qui entraîne une augmentation de la température de la peau et le rougissement de la peau 
  • Accélération du rythme cardiaque 
  • Transpiration 
  • Grincement ou serrage des dents 
  • Augmentation de l’énergie et nervosité accrue 

L’afflux d’énergie déclenché par la colère peut nous amener à nous comporter de manière plus agressive. C’est pourquoi nous pouvons nous retrouver : 

  • À faire les cent pas 
  • À claquer les portes 
  • À parler hargneusement aux autres 
  • À crier ou à dire des choses méchantes qui visent à blesser l’autre 

Ces facteurs menacent de porter les émotions de colère à un niveau tel qu’elles représentent une menace importante pour la santé mentale et la sécurité psychologique des personnes. 

Exploration et réflexion

Les exemples qui suivent présentent des situations où des expériences de colère peuvent influencer la manière dont nous nous voyons et dont nous agissons. Remarquez comment les actions pourraient être ou seraient différentes si les pensées n’étaient pas les mêmes. 

Situation 

Votre mère ne cesse de vous interrompre pendant que vous tentez de dire une chose importante.

Pensées qui provoquent la colère 

« Elle croit déjà savoir ce que je vais dire. »

Actions motivées par la colère 

Vous élevez la voix, parlez d’un ton sévère et faites des remarques sarcastiques.

Pensées qui modèrent la colère 

« Elle se sent angoissée et peut-être inquiète au sujet de ce que je pourrais dire. »

Situation  

Une employée ne fait pas le travail que vous lui avez demandé de faire.

Pensées qui provoquent la colère 

« Elle tente d’ébranler mon autorité. Elle veut me mettre dans l’embarras devant mes collègues. » (supposer de mauvaises intentions)

Actions motivées par la colère 

Vous lancez un regard furieux à l’employée et essayez d’affirmer votre autorité en parlant plus fort et d’un ton sévère. Vous tentez de trouver les faiblesses de cette employée.

Pensées qui modèrent la colère 

« Peut-être qu’elle ne comprend pas bien ce qu’elle doit faire. Je vais lui parler en privé et voir si je peux clarifier la situation. »

Situation  

Une jeune femme pense que d’autres personnes préfèrent sa meilleure amie.

Pensées qui provoquent la colère 

« Ils la préfèrent à moi. Ils ne m’apprécieront pas, quelle que soit l’intensité de mes efforts et malgré tout ce que je fais pour eux. »

Actions motivées par la colère 

La jeune femme devient silencieuse et détachée quand elle est en compagnie de ses amis. Elle fait moins d’efforts pour conserver ses liens d’amitié ou abandonne l’idée de s’entendre avec ce groupe d’amis.. 

Pensées qui modèrent la colère 

« La relation que j’entretiens avec ma meilleure amie me tient à cœur. Ce n’est pas grave si je ne suis pas la seule à l’apprécier. »

Situation  

Une personne est en retard à un rendez-vous. En file dans un magasin, elle attend plus longtemps que prévu parce qu’un nouveau représentant du service à la clientèle est en formation.

Pensées qui provoquent la colère 

« Quelle est l’idée de former une personne à cette heure-ci? La direction du magasin devrait savoir que c’est le seul moment où les personnes qui travaillent peuvent faire des commissions. Je ne peux tout simplement rien accomplir. » (supposer des pensées extrêmes)» 

Actions motivées par la colère 

La personne en retard devient visiblement impatiente, lance un regard furieux à toutes les personnes derrière le comptoir ou fait des commentaires désobligeants au sujet du personnel devant les autres personnes en file.

Pensées qui modèrent la colère 

« Les retards imprévus sont frustrants, mais nous devons tous apprendre à un moment ou à un autre. Mieux vaut pour moi de décider si je reviens plus tard ou si j’annonce mon retard aux personnes qui m’attendent. »

Situation  

Pendant une séance d’entraînement, un membre de l’équipe fait un commentaire désinvolte qui semble railler un autre coéquipier.

Pensées qui provoquent la colère 

« Il est en train de me ridiculiser. Je dois me défendre et le confronter de manière agressive, sinon je vais perdre la face. »

Actions motivées par la colère 

Le coéquipier réfléchit à une bonne remarque en guise de répartie, lance un regard furieux au membre de l’équipe ou devient sarcastique à l’égard de ce dernier jusqu’à la fin de la séance d’entraînement.

Pensées qui modèrent la colère 

« Les autres savent que son style peut être caustique… Son commentaire nuit davantage à son image qu’à la mienne. »

Réaction

Qu’elles soient extériorisées de manière verbale ou autre, les expressions de la colère peuvent offrir un soulagement émotionnel à court terme et la satisfaction de la revanche, mais leurs conséquences à long terme peuvent être désastreuses. Nous devons tenter de comprendre comment d’autres personnes peuvent se sentir dans des situations délicates. Cela peut nous aider à détecter et à modérer les comportements malsains fondés sur la colère avant que ceux-ci causent un préjudice trop important. Il est utile d’être attentif aux pensées empreintes de colère et aux moyens de les reformuler. 

Contributors include.articlesDr. Joti SamraL’équipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale 2007-2021Mary Ann BayntonMyWorkplaceHealth

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