Se protéger contre l’intimidation

Stratégies pour protéger son bien-être à la maison et au travail. 

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Décrire ses perceptions, relaxer hors du travail et prendre soin de soi représentent certaines des stratégies que peuvent adopter les employés qui vivent de l’intimidation ou du harcèlement.

Il est probable que notre bien-être mental et émotionnel soit affecté lorsque nous avons l’impression d’être la cible d’un comportement qui pourrait être décrit comme de l’intimidation. De telles situations peuvent avoir des répercussions importantes sur notre productivité et nos interactions avec autrui. Cependant, il peut parfois être très difficile de prouver qu’un comportement en particulier est nocif parce qu’il n’y a pas assez de preuves objectives et concluantes.

Même si nous signalons un comportement perçu comme de l’intimidation ou du harcèlement, nous ne serons peut-être pas en mesure d’y mettre fin ou d’aborder la situation de manière efficace. Lorsque notre plainte est rejetée ou ignorée, cela peut accroître notre sentiment d’impuissance, de désespoir et d’isolement. Si l’organisation offre un mécanisme de résolution de problème afin d’aborder l’intimidation, le processus peut prendre beaucoup de temps et être parfois inconfortable.

Peu importent les processus ou mécanismes de soutien offerts par le milieu de travail, la prise de mesures pour protéger notre santé et notre productivité peut aussi nous aider à faire face à la situation. Même lorsque nous avons l’impression d’être victimes de comportements hors de notre contrôle, il y a encore des choses que nous pouvons faire et qui se trouvent à l’intérieur des paramètres que nous contrôlons; par exemple, nous pouvons décrire clairement nos perceptions, relaxer hors du milieu de travail et prendre davantage soin de soi. Lorsque nous sommes mieux outillés pour affronter une situation, il est plus facile d’agir afin d’aborder ou d’éviter le comportement d’intimidation ou de s’en détourner.

Décrire ses perceptions

Nous avons tous des perspectives différentes. En décrivant le comportement des autres selon nos propres perceptions des gestes qu’ils posent (p. ex. la personne se montre insensible ou irrespectueuse, manque de considération ou nous exclut), on peut expliquer la situation de manière plus objective, à soi-même et aux autres. Voici des exemples :

  • « Lorsque je vois des gens qui lèvent les yeux au ciel lorsque je présente une idée, j’interprète cela comme un manque de considération envers ma contribution. »
  • « Lorsque je suis la seule personne de l’équipe qui n’est pas invitée lorsque les autres sortent pour la pause-café, je me sens exclue. »
  • « Lorsque quelqu’un entre dans mon bureau et prend mes choses, je vois cela comme un manque de respect. »

Voici d’autres questions à se poser :

  • De quelle manière est-ce que je souhaite recevoir de la rétroaction? L’ai-je déjà mentionné aux gens qui me donnent de la rétroaction?
  • Comment est-ce que je réagis lorsque je pense que mes collègues ou mon patron sont fâchés contre moi?
  • Si un collègue ressent de la frustration à propos de mon travail ou de mon comportement, comment est-ce que je souhaite qu’il l’exprime?
  • De quelle façon est-ce que je réponds à ce que je perçois comme une attitude négative des autres envers moi?
  • À quel moment ai-je l’impression que les taquineries dépassent la limite et font preuve d’un manque de sensibilité?
  • À quel moment ai-je l’impression que la rétroaction qu’on me donne dépasse la limite et manque de sensibilité?
  • Quels sont les comportements que je perçois comme irrespectueux de la part de mon directeur ou de mes collègues?
  • Quels sont les comportements que je perçois comme visant à m’exclure? Est-ce que j’agis de façon à m’isoler de mon équipe en réaction à cette situation?

Relaxer hors du milieu de travail

  • Pensez à toutes les sphères de votre vie hors du milieu de travail qui peuvent contribuer au stress, p. ex. un autre travail que vous occupez, une activité de bénévolat, la famille immédiate, la famille étendue, les amis, les voisins, les conditions de vie, les finances, la santé et le bien-être physique, les loisirs et intérêts, et tout autre élément pertinent à vos yeux.
  • Dressez la liste des éléments qui vous font vivre du stress dans chacune de ces sphères.
  • Choisissez un ou deux facteurs de stress que vous pouvez changer immédiatement.
  • À chaque semaine, abordez un ou deux autres facteurs de stress.

Alain est un expert en sinistres, père monoparental de deux enfants adolescents et l’entraîneur de baseball de l’équipe de sa fille. Il fait du bénévolat à l’hôpital et s’occupe de sa mère âgée. À un moment donné, Alain a eu l’impression qu’il était intimidé par un collègue. Il a tenté d’aborder la situation, mais n’avait pas de preuve pour étayer sa plainte. Il a commencé à avoir des maux de tête et des nausées tous les matins en se rendant au travail, puis a perdu sa confiance et a commencé à faire des erreurs même dans les tâches les plus simples.

Alain a examiné les autres sphères de sa vie afin de déterminer s’il vivait du stress à d’autres niveaux. Il a demandé à des parents de l’équipe de baseball de s’occuper de certaines tâches administratives, qui lui prenaient beaucoup de temps et qu’il trouvait stressantes. Il a également réduit ses heures de bénévolat à l’hôpital à une soirée par semaine au lieu de deux. Il s’est ensuite arrangé avec sa sœur qui vivait loin de chez lui afin qu’elle s’occupe de certaines tâches pour sa mère qui pouvaient être effectuées à distance. Alain a également fait appel au programme d’aide aux employés qui faisait partie de son régime d’avantages sociaux.

Ces changements lui ont permis d’atténuer les répercussions négatives sur les plans physique et psychologique découlant de l’intimidation, en plus d’accroître son sentiment de contrôle. La situation au travail n’a pas changé immédiatement, mais Alain a pu affronter la situation jusqu’à ce qu’il puisse apporter les changements nécessaires.

Prendre davantage soin de soi

  • Respirer
    • Respirez pleinement et avec plus dintention afin de réduire le stress. Pendant une minute, inspirez et expirez profondément. Respirez ainsi autant que vous le pouvez durant la journée : lorsque vous vous brossez les dents, marchez à larrêt dautobus, préparez le souper, attendez à un feu de circulation, êtes assis à votre bureau, etc.
  • Calmer son esprit
    • Pensez à ce moment bien précis où vous vous sentiez paisible et calme. Essayez de vous souvenir exactement de ce que vous ressentiez, physiquement et mentalement – visage, cou, épaules, poitrine, mains, pieds, etc. Apprenez à recréer ce sentiment de calme lorsque vous en avez besoin.
  • Bouger
    • Commencez une activité physique ou augmentez le niveau d’intensité si vous en pratiquez déjà une. Faites n’importe quelle activité qui vous fait bouger : exercices, entraînement, danse, étirements, yoga, ou restez debout au lieu d’être assis.
  • Aliments et boissons
    • Hydratez-vous en buvant de l’eau régulièrement durant la journée.
    • Surveillez votre consommation de caféine, qui peut accroître le niveau d’agitation.
    • Surveillez aussi votre consommation d’alcool et d’autres substances pouvant être utilisées pour soulager le stress. Le programme pas à pas Saying When est offert par le Centre de toxicomanie et de santé mentale et aide les gens à réduire ou à arrêter de consommer de l’alcool.
    • Portez une attention particulière à la quantité et à la qualité des aliments que vous mangez, surtout ceux qui ont une teneur élevée en sucre, en sel et en sodium.
  • Interagir avec les autres
    • Limitez les contacts avec les gens avec lesquels vous ne vous sentez pas bien.
    • En même temps, résistez à l’envie de vous isoler.
    • Fréquentez davantage les gens avec lesquels vous vous sentez bien.
  • Rendre service
    • Pensez aux façons dont vous pouvez rendre service aux autres. Lorsqu’on adopte des comportements aidants, cela peut nous aider à moins ressentir le stress.
  • Recevoir de l’aide
    • Demandez de l’aide et laissez les autres vous aider.
  • Rechercher de l’aide professionnelle
    • Examinez la possibilité de consulter un conseiller ou un thérapeute pour vous aider à passer à travers la crise et d’utiliser des ressources gratuites, incluant celles offertes par l’entremise des programmes d’aide aux employés.

Alain a commencé à prendre soin de lui-même en mettant une note dans le pare-brise de sa voiture pour lui rappeler de respirer avec intention à chaque feu de circulation tout en se rendant au travail. Il a décidé de marcher 30 minutes au travail deux fois par semaine. Il a arrêté de consommer des boissons gazeuses, s’est acheté une bouteille d’eau réutilisable et a commencé à boire de l’eau. Il a téléphoné à un bon ami qu’il n’avait pas vu depuis des mois et s’est entendu avec lui pour qu’ils jouent ensemble aux cartes. Chacune de ces mesures a non seulement aidé Alain à gérer son stress, mais il a commencé à se sentir mieux et plus fort. Il lui a été alors plus facile d’évaluer ses options et de prendre des décisions sur la façon d’aborder ou d’éviter les comportements d’intimidation ou de s’en détourner.

Il est préférable que les comportements d’intimidation ne dégénèrent pas au point où l’employé est contraint de prendre de telles mesures. La section Prévention du harcèlement et de l’intimidation met l’accent sur la façon d’empêcher les comportements offensants ou pouvant être nocifs pour les autres et comment y réagir. 

Contributors include.articlesL’équipe de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale 2007-2021Mary Ann Baynton

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